mercredi 9 juillet 2025

Transformation du manioc dans le Sud -Benin. Ikpinlè, bastion de la production de gari dans le département du Plateau.

 



Dans l’univers des produits dérivés du manioc, le gari s’impose comme un aliment incontournable. Au Bénin, la commune d’Ikpinlè, située dans le département du Plateau, se distingue comme un haut lieu de la transformation du manioc, où le gari constitue une véritable richesse locale. Plus qu’un simple produit agricole, il est devenu un pilier économique pour de nombreuses familles de cette localité.


Ikpinlè, un terreau fertile pour le manioc et le développement


La qualité exceptionnelle des terres agricoles d’Ikpinlè en fait un territoire privilégié pour la culture du manioc. Ce potentiel naturel, associé à l'expertise croissante des producteurs locaux, explique la vitalité de la filière. De la culture à la transformation, le gari est au cœur de l’activité économique de la ville, générant de nombreux emplois et dynamisant les communautés.


Dans les ménages béninois, le gari est omniprésent : consommé tel quel, en bouillie, en piron (pâte à base de gari) ou encore utilisé pour accompagner le niébé, il est aussi transformé en "achèkè", une spécialité autrefois ivoirienne, aujourd’hui adoptée dans plusieurs villes béninoises. À Ikpinlè, ces différentes préparations sont bien maîtrisées, contribuant à une diversification des produits et à une valorisation accrue du savoir-faire local.


Une organisation en marche, mais encore fragile


À Ikpinlè, la production de gari ne se limite pas à une activité individuelle : plusieurs coopératives et groupements de femmes se sont organisés pour mutualiser les ressources et renforcer leurs capacités. Des formations, des appuis matériels et des conseils techniques sont mis à disposition grâce à des partenariats institutionnels ou associatifs. Toutefois, une grande partie des acteurs opère encore dans l’informel, limitant l’accès à certains financements ou marchés structurés.


Des difficultés persistantes sur le marché


Malgré son dynamisme, le secteur du gari à Ikpinlè est confronté à des défis économiques importants. Les producteurs subissent régulièrement les effets de la spéculation autour du prix du manioc, leur principale matière première, dont le coût augmente sans que le prix du gari ne suive la même tendance. La forte dépendance vis-à-vis des revendeurs – qui imposent leurs marges – réduit considérablement les revenus des transformateurs locaux.


Ces déséquilibres rendent la filière vulnérable, accentuant le risque de surendettement chez certains acteurs, notamment les petites productrices qui peinent à écouler leur production à un prix juste.


Un appel à la structuration pour renforcer la filière locale


Pour que Ikpinlè consolide sa place de référence dans la production nationale de gari, une meilleure organisation des acteurs est indispensable. Il est urgent de créer une synergie locale afin d’uniformiser les prix du manioc, renforcer les circuits de distribution directs, et garantir une plus grande autonomie aux producteurs face aux intermédiaires.


Avec une volonté commune et un accompagnement adapté, Ikpinlè a tous les atouts pour devenir un modèle de réussite dans la transformation agroalimentaire au Bénin.


Jérôme Tagnon

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