mardi 22 juillet 2025

Réforme du statut des AME : les creusets syndicaux exigent un reversement sans condition avant la rentrée scolaire*

 C’est dans une atmosphère de détermination que les principales organisations représentatives des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) ont tenu, ce mardi 22 juillet 2025 à la Bourse du Travail de Cotonou, une conférence de presse pour réitérer leur exigence : le reversement immédiat et sans condition de tous les AME en Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE).



Organisée conjointement par le CNAME, la PNDSAS-SN et l’ANTC, cette rencontre médiatique visait à dénoncer, une fois encore, les lenteurs du gouvernement dans la mise en œuvre des engagements pris en décembre 2022. Le thème de la mobilisation était clair : « Face au dilatoire qu'organise le gouvernement, mobilisons-nous et intensifions les actions pour le reversement de tous les AME sans condition en ACDPE. »

Une précarité devenue insupportable

Dans une déclaration solennelle, les porte-voix des AME ont dressé un tableau sombre des conditions de vie et de travail de ces enseignants qui, depuis plus de six ans, contribuent pourtant de manière déterminante au fonctionnement du système éducatif béninois. Traités comme de simples prestataires, marginalisés, privés d’avantages statutaires, les AME dénoncent une forme de servitude institutionnalisée. « C’est inimaginable qu’en 2025, les AME, qui constituent plus de 80% du personnel enseignant du pays, soient encore contraints de supporter un régime d’inégalités criardes », ont-ils martelé.

Ils pointent notamment : L’ absence de primes (nuit, rentrée, rendement, etc.) ; La charge horaire abusive dans le secondaire (jusqu’à 26 heures par semaine et plus) ;

L’ obligation de parcourir plusieurs établissements, parfois à plus de 15 km de distance ; L’ exclusion des corrections d’examens nationaux, malgré les qualifications requises ;L’ interdiction de participer aux examens professionnels pour l’obtention du CEAP et du CAP.

Conséquences ? Une dégradation alarmante de la santé des enseignants, dont certains paient de leur vie cette précarité endémique, laissant familles et enfants dans la détresse.

Une exigence légitime, un appel à l’action

Pour les responsables syndicaux, il ne s’agit plus de quémander, mais de revendiquer un droit. Ils s'insurgent contre les discours jugés contradictoires et trompeurs des autorités, notamment du porte-parole du gouvernement, qu’ils accusent de semer la confusion dans les rangs.


> « Le temps des discours creux est révolu. Nous exigeons un décret clair et exécutoire de reversement, à prendre avant la rentrée scolaire 2025-2026 », a déclaré Rodoine Mahoudéka MONTANH, l’un des coordonnateurs syndicaux.

En présence du Secrétaire général Kassa Mampo, venu témoigner son soutien, les intervenants ont lancé un appel solennel à l’ensemble des AME du territoire national à rester mobilisés et à intensifier les actions de protestation dans les jours à venir. « Trop, c’est trop ! Libérez le reversement ! », ont-ils scandé en chœur pour clore la déclaration

Vers une rentrée sous tension ?

Alors que les examens nationaux viennent de s’achever sur des taux de réussite globalement satisfaisants (CEP 89,81 %, BEPC 77,25 %, BAC 73,02 %), les syndicats estiment que ces résultats ne peuvent être dissociés du dévouement des AME. En conséquence, toute tentative d’atermoiement supplémentaire serait perçue comme une trahison.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement qui, à moins de deux mois de la prochaine rentrée scolaire, est plus que jamais attendu sur des actes concrets.

       La rédaction

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