lundi 30 juin 2025

Débats d’orientations budgétaire 2026. Cap sur 2026–2028 pour la consolidation des acquis et la transformation structurelle du Bénin.


 





(Le ministre Wadagni éclaire sur les grandes lignes du projet de budget gestion 2026) 

 Les députés béninois se sont réunis ce vendredi au Palais des Gouverneurs pour le traditionnel Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), conformément aux dispositions de l’article 59 de la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances. Sous l’autorité du président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, les parlementaires ont échangé avec le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, sur les grandes lignes du budget de l’État pour l’horizon 2026. 

Des finances publiques en progression constante

La Commission des finances et des échanges, présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi, a dressé un tableau économique couvrant la période 2022 à 2024, tout en projetant les tendances pour les exercices à venir. Le rapport révèle une amélioration significative de la mobilisation des recettes publiques, atteignant 1 895,6 milliards de FCFA en 2024, soit 14,6 % du PIB. Cette performance représente une hausse de 26,5 % en trois ans, et 154,2 % depuis 2015.

Les dépenses publiques suivent également une courbe ascendante, notamment celles liées à l’investissement et au soutien aux entreprises et aux ménages. En 2024, les dépenses totales se sont établies à 2 344,8 milliards de FCFA, contre 1 086,3 milliards en 2016, soit une augmentation de 115,9 %. La part des dépenses d’investissement dans le budget a progressé de 28,1 % en 2016 à 40,7 % en 2024, traduisant l’engagement du gouvernement à aligner les dépenses publiques sur les priorités de développement.

Loi de finances 2025 : vers un déficit sous contrôle

Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un déficit budgétaire de 441,1 milliards de FCFA, soit 2,9 % du PIB, en baisse par rapport aux 3,0 % enregistrés en 2024. Cette réduction s’inscrit dans la stratégie de maintien du déficit sous le seuil de convergence communautaire de l’UEMOA. Le budget est équilibré en ressources et en charges à 3 551,0 milliards de FCFA, grâce à une progression attendue des recettes de 11,8 %, contre une hausse des charges de 10,8 %.

Cap sur 2026–2028 : consolidation des acquis et transformation structurelle

Les perspectives économiques à moyen terme tablent sur une consolidation des acquis du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2021–2026. L’année 2026 marquera l’extension du programme de nutrition ciblant les 1 000 premiers jours des enfants, à travers la distribution de suppléments alimentaires dans les 77 communes. Cette politique inclura également les enfants de 2 à 4 ans, tout en poursuivant les réformes dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’innovation avec la montée en puissance de Sèmè City.


Sur le plan budgétaire, le gouvernement entend maintenir une discipline financière rigoureuse et ouvrira, dès 2026, les discussions pour le renouvellement du programme économique avec le Fonds monétaire international (FMI). Les prévisions indiquent une hausse des ressources budgétaires de 12,8 % en 2026, avec une moyenne annuelle de 12,3 % sur la période 2026–2028. Les charges progresseraient à un rythme légèrement inférieur, autour de 11,3 %, permettant de ramener le déficit à 2,6 % du PIB d’ici 2028.

Les préoccupations des députés : une orientation fine du budget.

Lors des échanges, les députés ont exprimé diverses préoccupations relatives à la qualité et à l’efficience des dépenses publiques. Ils ont notamment recommandé : La centralisation des lignes budgétaires liées à la maîtrise de l’eau pour en faire un projet structurant ;La réorientation des budgets agricoles en faveur de l’interconnexion des petits exploitants pour l’approvisionnement des cantines scolaires ;La création de nouvelles zones économiques spéciales, en tenant compte des spécificités géographiques ;Le suivi du reversement des impôts locaux aux collectivités territoriales ;La mise en œuvre d’un programme de formalisation des entreprises informelles, en particulier dans les secteurs productifs.

D’autres suggestions ont porté sur la promotion de l’emploi des jeunes, la prise en compte du dividende démographique, la réduction du coût des financements accordés aux PME, et l’amélioration du programme cantines scolaires :Des recommandations pour un budget plus inclusif et efficace; En réponse aux préoccupations soulevées, les parlementaires ont formulé plusieurs recommandations au gouvernement, parmi lesquelles ; La centralisation des projets hydrauliques dans une ligne budgétaire unique ; La création d’une base de données des artisans qualifiés pour appuyer le développement des PME ; La sensibilisation des coopératives agricoles sur leur contribution budgétaire communale ; Le renforcement du suivi-évaluation des politiques publiques pour une meilleure redevabilité ;L’amélioration de l’accès au crédit pour les petites entreprises ; Et enfin, l’extension des cantines scolaires aux écoles encore non couvertes.

Ce débat d’orientation budgétaire intervient dans un contexte de maîtrise progressive du déficit et de croissance soutenue des recettes fiscales. Il pose les bases d’un budget 2026 orienté vers la transformation structurelle de l’économie, la justice sociale et la performance de la dépense publique. En ligne de mire, une gouvernance budgétaire plus stratégique, plus inclusive et tournée vers les résultats.

Ernest F. LATOUNDJI

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