Il y a des silences qui disent long. Celui de certains promoteurs de médias, restés étonnamment muets à l’approche du 30 juin 2025, en est un. Pourtant, la date était connue de tous : elle marquait la fin du délai imparti par la HAAC pour la mise à jour des dossiers administratifs. Mais voilà, malgré les appels répétés, la clarté des exigences et le temps accordé, plusieurs acteurs du paysage médiatique béninois sont restés en marge.
Faut-il s’en étonner ? Peut-être pas. Faut-il s’en inquiéter ? Très certainement.
Car ce manquement n’est pas simplement une question de paperasse. Il s’agit d’un manquement à un principe fondamental : celui de la responsabilité dans l’exercice de la liberté de presse. Trop souvent, nous brandissons à juste titre notre attachement à une presse libre, dénonçant toutes tentatives d’entrave ou de musellement. Mais sommes-nous aussi prompts à revendiquer les devoirs qui accompagnent ces droits ?
La régulation, n’en déplaise à certains, n’est pas une camisole. Elle est le cadre qui permet à la presse de grandir, de se structurer, de gagner en crédibilité. La HAAC n’est pas ce gendarme dont certains la caricaturent? Elle est , et doit rester une institution d’accompagnement , un garant de l’équilibre entre liberté d’expression et ordre public, entre éthique professionnelle et impératifs de responsabilité.
La prochaine session de régularisation , prévue pour la deuxième moitié de septembre, sera sans doute l’ultime occasion pour ces médias retardataires de rentrer dans les rangs. Ce n’est pas une menace. C’est un fait. Et il serait dommage que, par négligence ou mauvaise foi, certains se retrouvent écartés du paysage pour n’avoir pas su se plier à des règles pourtant élémentaires.
La presse béninoise a encore des défis à relever : la formation continue, l’indépendance éditoriale, la viabilité économique, la lutte contre les dérives sensationnalistes. Mais tout cela repose d’abord sur une fondation saine. Et cette fondation, c’est justement le respect du cadre juridique.
Le rappel de la HAAC n’est donc pas un coup de semonce. C’est un acte de foi, foi en une presse béninoise libre, oui, mais aussi rigoureuse, responsable et digne de la confiance de ses lecteurs.
Marcellin HOUNSA
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