Le procès de Julien Kandé Kansou, militant politique et membre de la cellule de communication du parti d’opposition Les Démocrates, s’est ouvert ce mardi 1er juillet 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Il est poursuivi pour harcèlement par voie électronique et diffusion de fausses nouvelles à travers une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
L’audience, brève mais très attendue, a duré environ une trentaine de minutes. À la barre, l’accusé est apparu vêtu d’un ensemble "Goodluck", recouvert de son gilet de détenu. Les faits qui lui sont reprochés remontent à la publication d’un message vidéo dans lequel il appelait à ce qu’il qualifie de « révolution électorale ».
Dans ce message largement relayé sur les plateformes numériques, Julien Kandé Kansou affirmait notamment que « les fraudeurs seront surveillés comme du lait sur le feu », des propos jugés menaçants par le ministère public. Lorsqu’il a été interrogé sur l’identité de ces prétendus fraudeurs, l’opposant a précisé qu’il visait les individus tentant de voter à plusieurs reprises, et non une autorité en particulier.
Un message politique, selon la défense
À la barre, Julien Kandé Kansou a tenu à clarifier ses intentions. Il affirme que ses propos visaient à encourager une mobilisation massive des électeurs, dans l’objectif, selon lui, de lutter contre les irrégularités électorales. Il rejette toute volonté d’intimidation ou de diffusion de fausses informations.
Dans la vidéo incriminée, une allusion à un membre du gouvernement semble perceptible, bien que aucun nom ne soit mentionné explicitement. Sur ce point, l’accusé s’est défendu avec ironie : « Je n’ai indexé personne. Si un ministre se sent visé, qu’il lève la main. »
Un procès aux enjeux politiques
L’affaire Kandé Kansou intervient dans un climat politique tendu à l’approche des élections générales de 2026. Le parti Les Démocrates dénonce une tentative d’intimidation de ses militants à travers des poursuites judiciaires à caractère politique. De leur côté, les autorités judiciaires affirment agir dans le strict respect de la loi.
Le verdict du procès, très attendu par les observateurs et militants politiques, pourrait avoir des répercussions sur la liberté d’expression en période électorale.
Marcellin HOUNSA
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