lundi 30 juin 2025

Lutte contre les psychotropes en milieu scolaire. Une sensibilisation bien pensée, mal programmée.

 

La campagne de sensibilisation menée contre l’usage des produits psychotropes en milieu scolaire dans le département du Plateau, clôturée le mercredi 25 juin 2025 à Ifangni et Sakété, soulève de sérieuses interrogations quant à la pertinence de son calendrier. En effet, le moment choisi pour cette action cruciale est loin d’être adéquat, et trahit une méconnaissance, voire une négligence des réalités du calendrier scolaire.

Tout d’abord, la fin du mois de juin marque déjà la période des vacances scolaires pour la majorité des élèves. À cette date, les salles de classes sont pratiquement vides, les enseignants presque en congé ou engagés dans les derniers travaux de fin d'année scolaire administrative. Dès lors, quelle est l’efficacité d’une sensibilisation qui ne touche pas sa cible principale, les élèves qui sont vrais acteurs parce qu’ils ne sont tout simplement plus présents dans les établissements ?De plus, les quelques personnels encore disponibles dans les établissements sont généralement absorbés, soit par le stress des résultats , soit par les activités de fin d’année scolaire : conseils de classe, délibérations , préparation des bulletins , planification des vacances , sans oublier les examens nationaux (BEPC, BAC) qui monopolisent l’attention et les ressources humaines des établissements. Dans ce contexte, les autorités scolaires sont partagées, stressées, et peu disponibles pour une mobilisation optimale. Organiser une telle activité dans ce chaos administratif frise l’improvisation, voire l’incohérence.


Il aurait été plus judicieux et plus stratégique de programmer cette campagne au beau milieu de l’année scolaire, lorsque les élèves sont pleinement actifs, les enseignants disponibles, et les établissements dans une routine stable. Une campagne menée à ce moment-là aurait assuré une meilleure mobilisation, une participation effective, et une appropriation réelle du message.

En définitive, le timing de cette campagne trahit un manque de planification et une précipitation regrettable. En sacrifiant l’efficacité sur l’autel de la fin d’exercice ou d’un agenda institutionnel, les organisateurs passent à côté de l’essentiel : impacter durablement la jeunesse scolaire face aux dangers des substances psychotropes. Une reprogrammation, pensée en synergie, avec le rythme scolaire réel, aurait été non seulement plus logique, mais surtout plus utile.

Ernest LATOUNDJI

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