Un simple geste, anodin en apparence : acheter un yaourt pour faire plaisir à son enfant. Ce geste, pourtant empreint d’amour paternel, a failli virer au drame. Derrière l’innocence d’un pot de yaourt se cachait un poison invisible, mais bien réel : la date d’expiration dépassée.
Ce témoignage poignant d’un père de famille n’est pas un cas isolé. Il illustre un phénomène inquiétant, devenu presque banal au Bénin : la prolifération sur les étals de produits laitiers périmés, vendus en sachets ou en pots plastiques, sans aucun contrôle rigoureux. Ces yaourts à bas prix, très prisés par les populations modestes, sont souvent stockés dans des conditions douteuses, exposés à la chaleur, voire recyclés après péremption. La santé des consommateurs, en particulier des enfants, est ainsi exposée à des risques graves : intoxications alimentaires, troubles digestifs, infections bactériennes. La question est simple : jusqu’à quand allons-nous tolérer cette négligence collective ?
Un silence coupable, une inaction qui coûte cher.
Le silence des institutions de contrôle est assourdissant. L’Association des Consommateurs du Bénin, censée veiller au respect des droits des usagers, semble impuissante ou silencieuse face à l’ampleur du fléau. Les services d’hygiène, la police sanitaire, les directions départementales du commerce sont-elles réellement sur le terrain ? Que font-elles concrètement pour prévenir, sanctionner et assainir la chaîne de distribution des produits laitiers ? Cette inertie des autorités constitue une véritable complicité involontaire dans ce drame sanitaire à bas bruit. Car pendant que l’État tarde à agir, des centaines de familles consomment, chaque jour, des produits impropres à la consommation, vendus à la criée, dans les marchés, les coins de rue et même dans certaines boutiques de quartier.
Un appel à l’action immédiate
Il est temps d’agir, et vite. Ce n’est plus seulement une question de sécurité alimentaire, mais de santé publique. La lutte contre les produits périmés doit devenir une priorité nationale. Les organisations de défense des consommateurs, les ONG, les associations de santé publique, les mairies et surtout le ministère du Commerce doivent se mobiliser, sans délai, pour ; Intensifier les contrôles inopinés sur les points de vente de yaourts et autres denrées sensibles ; Sanctionner fermement les contrevenants ; Lancer des campagnes d’information pour sensibiliser les populations sur les risques des produits périmés ; Exiger des fabricants un étiquetage lisible et inviolable sur chaque emballage.
Car la santé n’a pas de prix, et dans une République responsable, la protection du citoyen doit primer sur les logiques commerciales. En attendant que les autorités sortent de leur torpeur, restons vigilants. Vérifions les dates. Réclamons des produits sains. Interpellons les commerçants. Le danger est là, insidieux. Il s’infiltre dans nos foyers par ignorance ou négligence. Il est urgent d’y mettre fin.
Marcellin HOUNSA
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