mardi 11 novembre 2025

Hygiène publique au Bénin : les toilettes publiques, un danger sanitaire négligé

 


Mal entretenues, insalubres et souvent impraticables, les toilettes publiques dans plusieurs localités du Bénin se transforment en véritables foyers d’infection. Malgré les risques sanitaires évidents, le silence des autorités et le manque d’entretien persistent.


Les toilettes et WC publics devraient être des espaces essentiels à la promotion de l’hygiène et de la santé communautaire. Pourtant, dans de nombreux établissements publics écoles, commissariats, centres de santé, mairies, hôpitaux, tribunaux ou marchés — la réalité est toute autre. Les infrastructures sanitaires, pourtant construites à coups de millions de francs CFA, présentent un visage repoussant : odeurs insupportables, flaques d’eau stagnante, déchets organiques à ciel ouvert.


« Il est souvent impossible de s’y rendre sans être pris de nausée », confie un usager du marché de Pobè. Face à ce décor désolant, beaucoup préfèrent se retenir plutôt que d’affronter ces lieux insalubres, au risque de compromettre leur santé.


Des foyers de maladies à ciel ouvert


Ces conditions déplorables favorisent la prolifération d’insectes nuisibles : cafards, mouches, moustiques, vers et chenilles y trouvent un habitat idéal. En se déplaçant, ces insectes deviennent de redoutables vecteurs de maladies infectieuses telles que le choléra, le paludisme, les troubles digestifs et diverses allergies.


Les conséquences ne s’arrêtent pas là. L’environnement immédiat de ces toilettes est souvent envahi par une odeur pestilentielle, rendant l’air irrespirable et insalubre pour les riverains. Cette pollution atmosphérique permanente affecte la qualité de vie et constitue une menace silencieuse pour la santé publique.


Des zones d’insécurité inattendues


Autre problème majeur : l’abandon de ces infrastructures dans des herbes hautes et mal entretenues. Ce décor sauvage devient le repaire privilégié des reptiles et autres animaux dangereux. « Combien de fois n’a-t-on pas entendu des cris de panique après la découverte d’un serpent dans ces lieux ? », s’interroge un agent communal. Ces espaces censés protéger la dignité humaine se transforment ainsi en zones à risque.


Un sursaut collectif s’impose


Face à ce constat alarmant, un appel urgent est lancé aux autorités locales et aux gestionnaires des infrastructures publiques. La mise en place d’un service d’entretien régulier, le contrôle sanitaire des lieux et la sensibilisation des usagers s’imposent comme des mesures prioritaires.


Les usagers, eux aussi, ont leur part de responsabilité : celle de préserver la propreté des lieux et d’adopter des comportements citoyens. Car à défaut d’une action concertée, ces toilettes publiques continueront de mettre en péril la santé et la dignité de tous.


 Jérôme Tagnon

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