Depuis plusieurs semaines, une inquiétante série de coupures d’électricité nocturnes frappe plusieurs quartiers du Bénin, plongeant les populations dans une obscurité totale. Si ces délestages intempestifs posent déjà un problème de confort et de sécurité domestique, leur coïncidence avec une montée inquiétante des cambriolages jette un voile sombre sur une réalité de plus en plus insoutenable.
Sous une pluie fine et scintillante, des bandes organisées profitent de l’absence de lumière pour opérer en toute quiétude. Les bougies allumées à la hâte deviennent des phares traîtres, indiquant aux malfrats les habitations à cibler. Des familles entières, surprises dans leur sommeil ou confinées dans leurs chambres par peur, assistent , impuissantes , à la mise à sac de leurs biens.
Cette série noire soulève une double interrogation : où est la Société Béninoise d’Énergie Électrique (SBEE) ? Et où sont les agents de la Police Républicaine durant ces heures critiques ?
Une coupure qui coûte cher
Si l’on comprend que des travaux ou une surcharge peuvent parfois justifier une coupure temporaire, rien ne saurait expliquer la répétition quasi-systématique de ces pannes en pleine nuit, et ce, sans préavis. En zone urbaine comme dans les périphéries, ces interruptions deviennent une routine sinistre. Pour les citoyens, c’est une double peine : sans lumière, sans protection.
Certains riverains confient qu’ils dorment désormais avec la peur au ventre, barricadant portes et fenêtres, quand d'autres se résignent à veiller tour à tour, dans un climat d’insécurité croissante.
Des voleurs à la faveur des ténèbres
Le modus operandi de ces cambrioleurs est bien rodé : ils guettent la coupure, observent les signes de présence à la lumière des bougies, puis s’introduisent par les toits, les clôtures ou même les fenêtres laissées entrouvertes. Le moindre bruit de la pluie couvre leurs pas, et l’absence de patrouilles leur garantit une retraite tranquille.
Dans certains cas, les habitants attaqués affirment avoir appelé la police sans réponse immédiate ou intervention rapide. Ce silence radio alimente la frustration et laisse place à des rumeurs d’éventuelles complicités locales.
Une responsabilité partagée, une solution attendue
La SBEE, en tant qu’actrice centrale de la fourniture d’énergie, doit impérativement revoir son plan de gestion nocturne. La communication proactive sur les coupures, la transparence des causes et l’anticipation des zones sensibles doivent devenir une priorité.
De son côté, la Police Républicaine ne peut se contenter d’un rôle passif. Une veille active durant les heures de délestage, surtout dans les quartiers touchés, s’impose. Des patrouilles mobiles, des points de contrôle aléatoires et une réactivité accrue aux alertes citoyennes pourraient largement décourager les bandits.
Un appel à la vigilance et à l’action
Il ne s’agit pas ici de lancer des accusations gratuites, mais de sonner l’alerte avant que l’impensable ne se produise : une explosion de violences, des pertes humaines ou des actes de justice populaire incontrôlés. L’obscurité ne doit pas être le terrain des voleurs, mais celui de la vigilance collective.
Les autorités compétentes sont appelées à réagir promptement. Car si l’électricité peut manquer, la sécurité, elle, ne doit jamais faire défaut.
Ernest LATOUNDJI
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