Le Bénin veut faire bouger les lignes dans la lutte contre la corruption en Afrique. Sous l’impulsion du président Patrice Talon, le pays prend une initiative inédite : la mise en place d’un indice africain de perception de la corruption, une première sur le continent. L’annonce a été faite par Jacques Migan, responsable du Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC).
Ce projet ambitieux vise à offrir une alternative aux classements internationaux, souvent jugés éloignés des réalités africaines. L’indice en gestation prendra en compte des données objectives issues des administrations nationales, croisées avec des enquêtes d’opinion représentatives et une grille d’analyse adaptée aux contextes socioculturels du continent. L’objectif est de produire un outil d’évaluation fiable, inclusif et enraciné dans les réalités locales, à rebours des indicateurs exogènes habituellement utilisés.
Une dynamique portée par les résultats du Bénin
Depuis l’accession de Patrice Talon à la magistrature suprême, le Bénin s’est engagé dans une lutte vigoureuse contre la corruption, à travers une série de réformes institutionnelles, judiciaires et administratives. Ces efforts ont permis au pays de se démarquer dans le paysage africain, avec des résultats salués sur plusieurs plans. Le gouvernement entend désormais mettre cette expérience au service du continent, en proposant un outil d’évaluation conçu par et pour les Africains.
L’initiative béninoise rencontre déjà un écho favorable. Plusieurs pays africains ont manifesté leur intérêt à s’associer à cette démarche innovante, selon Jacques Migan. Ce projet pourrait ainsi jeter les bases d’une coopération continentale renforcée en matière de transparence et de bonne gouvernance.
Vers un référentiel africain alternatif
Jusqu’à présent, les classements en matière de perception de la corruption sont largement dominés par des institutions internationales, comme Transparency International. Dans son rapport publié début 2025, cette organisation classait le Bénin au 69e rang mondial, un classement contesté par le HCPC, qui estime qu’il ne reflète ni les progrès réalisés ni les spécificités nationales.
Si le projet aboutit, il s’agira du tout premier indice africain autonome dans ce domaine, porté par un État du continent. Le Bénin, par cette initiative, ambitionne ainsi de redéfinir les standards d’évaluation de la lutte contre la corruption en Afrique, en mettant l’accent sur l’efficacité, la transparence et la souveraineté des outils d’analyse.
Ce projet marque un tournant stratégique dans la gouvernance publique en Afrique, et confirme le positionnement du Bénin comme un acteur pionnier en matière de réformes et de redevabilité.
M.H.
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