( Pasteurs, prêtres, imams et dignitaires traditionnels au secours...)
De nos jours, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur dans nos sociétés : l’exhibition vestimentaire, surtout parmi les jeunes filles, et parfois même chez des femmes mariées. Dans les rues, sur les marchés, dans les lieux publics et jusque dans certains bureaux, l’on assiste à une banalisation des tenues provocantes, souvent trop courtes, trop moulantes ou laissant transparaître des parties intimes du corps. Ce spectacle, qui choque la pudeur collective, se déroule sous les regards impuissants de nombreux maris et parents désemparés.
Ce phénomène, présenté par certains comme une expression de liberté ou d’émancipation, est en réalité porteur de graves dérives sociales. La banalisation de la nudité dans l’espace public fragilise les repères moraux, expose davantage les jeunes filles aux prédateurs sexuels, et contribue à une érosion progressive des valeurs culturelles et religieuses qui fondent la cohésion de nos communautés. Ce qui devrait être l’expression d’un style devient malheureusement une porte ouverte à la décadence.
L’État ne peut rester indifférent face à cette situation. Il est urgent de prendre des mesures idoines pour encadrer la décence vestimentaire dans l’espace public, notamment à travers des textes clairs et une campagne nationale de sensibilisation. Tout comme certaines sociétés ont su imposer des codes vestimentaires adaptés à leur culture et à leur dignité, le Bénin doit préserver son identité face à cette déferlante de la mode mondialisée.
La responsabilité incombe également aux leaders religieux et coutumiers. Les lieux de culte, qui devraient servir de rempart moral, se taisent parfois devant ce phénomène, quand ils ne tolèrent pas directement ce relâchement. Ce silence coupable doit cesser. Pasteurs, prêtres, imams et dignitaires traditionnels doivent assumer leur rôle en prêchant, éduquant et rappelant les normes de décence à leurs fidèles. Car il n’y a pas de véritable foi sans discipline morale.
Il en va de même pour les parents, premiers éducateurs. Le laxisme familial nourrit la crise sociale. Quand les filles sortent de la maison avec des tenues indécentes sous le regard complaisant ou indifférent des parents, c’est toute une génération que l’on expose à la dérive.
La société béninoise est à la croisée des chemins : soit elle choisit de protéger ses valeurs en redonnant à la pudeur sa place, soit elle accepte de s’enfoncer dans une modernité sans repères. Nous ne pouvons pas rester indifférents. Il est temps que chacun, à son niveau, prenne ses responsabilités pour dire non à l’exhibitionnisme et restaurer le sens du respect, de la décence et de la dignité.
Ernest LATOUNDJI

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